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Qui dit du marché blé en France, dit le fameux MATIF. Le contrat à terme d’Euronext fait désormais référence. Il donne le ton des prix bien au-delà des frontières de l’hexagone et domine sur toute l’Europe.

Aller plus loin dans la discussion, c’est souvent parler du marché de Chicago. Même si les Etats-Unis ont perdu leur place de 1er exportateur mondial de blé face à la Russie, le Chicago Board of Trade (CBOT), reste LA référence mondiale qu’aucun trader ne quitte des yeux.

Mais saviez-vous qu’il existe pas moins de 8 contrats à terme sur le blé tendre à travers le monde ? Quelques clics vous suffiront à faire le tour du monde et à accéder aux tendances des prix du blé en Australie, en Angleterre, en Chine, au Canada, en Russie etc…

Etats-Unis : 3 contrats différents dans le berceau des marchés à terme

Dirigeons-nous vers les Etats-Unis, berceau des marchés à terme, étant donné que les premiers contrats sont apparus dans l’Illinois, sous l’égide des Bourses de commerce de Chicago. Le Chicago Board of Trade, aussi connu sous le nom de CBOT, a été créé en 1848, et fut le premier à proposer ces contrats à terme standardisés en termes de prix, qualité, quantité et échéance, en se spécialisant dans les céréales. Depuis, ont été créés aux Etats-Unis deux autres marchés à terme, celui de Kansas City en 1856 et de Minneapolis en 1881.

Pourquoi avoir créé trois marchés à terme aux Etats-Unis, sachant que tous cotent du blé américain ? La plaine américaine étant très vaste, la disparité de qualité des blés produits aux Etats-Unis l’est aussi. Chaque marché à terme américain va donc coter du blé propre aux spécificités qualitatives produites dans leur région, car sur ces contrats, la marchandise est livrable en fin d’échéance.

A noter que les contrats à terme américains sont tous cotés en dollars par boisseau !

Chicago : la référence n°1

Dans la région de Chicago, le blé produit est un blé tendre d’hiver avec une faible teneur en protéines, inférieure à 10 %. Ce blé est majoritairement utilisé pour l’industrie agroalimentaire en pâtisserie et boulangerie. Ce blé Soft Red Winter (SRW) coté sur le contrat à terme blé de Chicago ne représente que 15 % du total des blés produits aux Etats-Unis. Mais c’est pourtant lui qui fait référence.  C’est non seulement le plus vieux mais c’est aussi le plus important en termes de volumes traités aux Etats-Unis et dans le monde. C’est ce marché qui attire le plus de fonds d’investissement.

Le marché à terme de Chicago est désormais géré par la société du Chicago Mercantile Exchange (CME). Suivez les cours du blé à Chicago

Kansas City : la plus grosse production américaine

Si la suprématie du contrat à terme de Chicago sur le blé SRW ne fait pas débat, pour autant, c’est bien le blé Hard Red Winter (HRW) qui est le plus produit aux Etats Unis avec 41 % de la production totale du pays. Ce blé produit dans le centre du pays dans la région des « Grandes Plaines » a une teneur en protéines de 11 % minimum. Il s’agit d’un blé meunier aux propriétés techniques excellentes pour la panification, ou pour la production de pain de mie. C’est le fer de lance des blés américains sur le marché mondial.

Alors que le premier Etat producteur de blé HRW aux Etats-Unis est le Kansas, c’est la ville éponyme Kansas City, située dans le Missouri qui abrite le contrat à terme du blé HRW, livrable dans cette région de production. Le marché de Kansas city, initialement géré par la société Kansas City Board of Trade (KCBT) a depuis été repris par le CME à Chicago. Le blé HRW est le blé américain le plus proche qualitativement du blé produit en France. C’est un concurrent sur certains marchés export comme l’Algérie. D’où l’intérêt de suivre les cours de Kansas City

Minneapolis : la top qualité

Dans le nord des Etats-Unis, le rude climat est davantage propice au blé de printemps. C’est donc le Hard Red Spring qui y est cultivé principalement dans les Dakotas du Nord et du Sud et dans le Minnesota. Représentant 26 % de la production totale, ce blé présente la meilleure des qualités produites aux Etats-Unis avec 13,5 % de protéines minimum. Il est utilisé pour des productions bien plus spécifiques du type production de bagels, de croissants, de pâtes à pizza. C’est le marché à terme de Minneapolis, le Minneapolis Grain Exchange (MGEX) qui abrite un contrat à terme sur le blé de printemps HRS. Bien qu’américain, ce contrat sert également d’outil d’arbitrage et de couverture pour la production du Canada toute proche et qualitativement similaire.

Paris domine l’Europe

Lancé depuis 1996 à la Bourse de Paris par la société MATIF devenue depuis Euronext, le contrat à terme blé meunier n°2 cote un blé de qualité meunière avec 11 % de protéines et 220s de Hagberg , livrable en silos agréés sur une grande partie des ports maritimes céréaliers français. Ce contrat représentant le blé français à l’export est désormais la référence dans toute l’Europe. Il attire de plus en plus d’opérateurs du monde entier pour des opérations d’arbitrage ou d’investissement. En 2020, c’est environ 5 fois la production européenne de blé qui a été traitée sur le contrat blé d’Euronext. Le contrat « MATIF » est désormais le 2ème plus important au monde en blé derrière celui du blé SRW à Chicago. 

Londres : le marché du blé anglais

Le Royaume-Uni qui ne fait rien comme les autres a son propre contrat à terme en blé. Ce contrat « anglais » est coté à Londres sur la Bourse LIFFE désormais reprise par la Bourse ICE (Intercontinental Exchange). Il cote du blé fourrager « feed wheat » en £/t en raison de la forte production de blé de qualité fourragère au Royaume-Uni. Le PS minimum ne doit cependant pas être en-dessous des 72.5 kg/hl. A noter que de très faibles volumes y sont traités. Les échéances Novembre et Mai sont les plus utilisées. A noter également la taille des contrats qui est de 100 t à la différence des 50 t sur Euronext. ICE envisageait de ramener le contrat feed wheat à 50 t pour augmenter mécaniquement la liquidité et faciliter les opérations de spread avec le contrat blé ou maïs Euronext mais l’idée semble avoir été abandonnée. A la différence de son cousin Français, il y a une multitude de points de livraison à travers le Royaume-Uni (environ une trentaine).

Sydney : seul contrat à terme de l’hémisphère Sud

Avec ses 24 Mt de production annuelle, l’Australie n’est pas un très grand producteur de blé. C’est l’équivalent de l’Allemagne et c’est moins que l’Ukraine ou que la France. Mais avec ses 17 Mt d’exports moyens annuels, l’Australie compte parmi les tous premiers exportateurs de blé au Monde. Ce pays est d’autant plus important par sa production à contre-saison qui arrive sur le marché mondial à partir de décembre-janvier.

Pour suivre la tendance des prix australiens, direction Sydney et l’Australian Securities Exchange (ASX). Le contrat à terme « Eastern Australia Wheat » y est actif. Il cote en dollar australien la tonne, un blé meunier selon les standards australiens livrable dans les Etats du Queensland (QLD), de New South Wales (NSW) et de Victoria (VIC). A noter qu’il faut regarder l’échéance Janvier pour suivre les prix de la nouvelle récolte en Australie.

ZhengZhou : pour percer les secrets de la Chine

Zhengzhou est la capitale du Henan, l’une des trois provinces principales productrices de blé en Chine, d’où la présence d’un contrat à terme en blé sur le marché à terme local : le Zhengzhou Commodity Exchange.  Ce contrat en yuan la tonne qui suit les complexes règles du marché intérieur chinois, n’est plus traité que de manière anecdotique depuis 5 ans. Mais pour briller auprès des traders, parler des cours à Zhengzhou, ça fait toujours bien !

Le blé Mer Noire : un petit contrat pour un gros marché export

L’émergence de la Russie sur le marché mondial du blé qui en 2 décennies vient d’atteindre le rang de 1er exportateur mondial, a suscité le besoin d’un outil de couverture et d’arbitrage local de la part des opérateurs. La complexité du marché russe avec son interventionnisme d’Etat n’aide pas au développement d’un contrat à terme. Néanmoins c’est la Bourse de Chicago, le CME (Chicago Mercantile Exchange) qui s’est lancée avec l’ouverture en 2017 de son contrat « Black Sea Wheat » coté en dollar la tonne. Il s’agit d’un blé meunier à 12,5 % de protéines sur une référence de prix Fob mer Noire sur les ports en eaux profondes de Russie.

Les volumes traités sur ce marché du blé russe sont extrêmement faibles comparativement aux 80 Mt produites chaque année en Russie et aux 38 Mt exportées par le pays.

D’autres projets de marchés à terme en blé sont en cours de réflexion sur la zone mer Noire que ce soit sur le blé Ukrainien ou à la Bourse de Moscou sur le blé Russe.

Conclusion : cocorico ! La France est bien placée

Ce tour du monde des contrats à terme du blé nous montre que toutes les grandes zones de production dans le monde ne sont pas aussi bien équipées les unes que les autres. Beaucoup de contrats à terme existent mais finalement, peu sont très actifs et très liquides.

A côté des farmers américains qui, depuis longue date, baignent dans l’univers des marchés à terme, les producteurs français sont bien placés.

Nous avons la chance d’avoir un contrat à terme blé Matif/Euronext :

  • Qui cote en €/t dans notre devise
  • Qui cote un blé meunier 11 % de protéines livrable sur les principaux ports français représentatif de notre principal marché directeur qu’est l’export pays-tiers.
  • Qui est très actif et liquide et qui permet de s’arbitrer sur 3 récoltes en même temps s’il le faut.

Les producteurs français sont donc parmi les mieux dotés au monde pour gérer au mieux leur risque de prix.

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