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Le short, c’est quoi ?

Le short, c’est quoi ?

Le monde des marchés peut parfois sembler complexe et intimidant. Mais il est important de comprendre les différentes stratégies qui sont pratiquées pour y travailler avec efficacité. Que ce soit pour lire les publications de marché, comprendre ce qu’il se passe ou tout simplement pour passer à l’action, le jargon des marchés, majoritairement en langue anglaise mérite d’être décrypté.

L’une des stratégies possibles pour les opérateurs est d’être « short » sur un marché. Mais que signifie réellement être « short » et comment cela peut-il vous aider à comprendre le marché ?

Définition du short

Short, traduit littéralement en français, signifie court. Être « à court » de marchandise ou manquer de marchandise se dit être short.

Pour être plus précis le terme « short » signifie « vendre à découvert ». Être « short » sur un marché signifie que vous avez vendu une marchandise ou un actif financier tel un contrat à terme que vous n’avez pas en votre possession avec l’intention de le racheter à un prix plus bas.

Une position short correspond à un risque de hausse des cours sur le marché. L’inverse du short est le long. C’est-à-dire celui qui possède la marchandise et qui est exposé à un risque de baisse des cours sur le marché.

Qui sont les shorts ?

Le commercial ou l’industriel qui « manque » de marchandises et devient « short physique »

Exemple de l’exportateur

L’exportateur qui le 15 février vend un bateau de 25 000 t de blé à un client pour un chargement au 1er avril au prix de 300 €/t et qui n’a pas encore acheté la marchandise pour remplir ce bateau devient SHORT de 25 000 t. Plus le prix du blé diminuera d’ici l’achat des 25 000 t destinées au bateau, plus la marge de l’exportateur sera élevée. Mais à contrario,  plus le prix du blé augmentera d’ici l’achat des 25 000 t destinés au bateau, plus la marge de l’exportateur se réduira au point  de devenir rapidement négative.

Exemple du meunier

Situation identique pour le meunier qui le 15 février vend 3000 t de farine à 500 €/t à livrer chaque semaine à ses clients boulangers sur le 2è trimestre. Si le meunier n’a pas encore acheté le blé nécessaire à la future fabrication de ces 2000 t de farine, il devient SHORT de blé.

Plus le prix du blé diminuera d’ici l’achat destiné à la fabrication de farine, plus la marge du meunier sera élevée. Mais à contrario,  plus le prix du blé augmentera d’ici l’achat destiné à la fabrication de farine, plus la marge de l’exportateur se réduira au point  de devenir rapidement négative.

Dans les deux cas, il s’agit d’une stratégie spéculative au risque de perte illimité.

Le professionnel de la filière qui va couvrir sa marchandise physique non vendue via une position « SHORT » sur le marché  à terme

Exemple de l’agriculteur

L’agriculteur qui prévoit une récolte d’au moins 500 t de blé est exposé au risque de baisse du prix du blé tant que celui-ci n’est pas vendu. Une solution pour annuler ce risque consiste à prendre une position opposée et de même taille sur le marché à terme. Ainsi cet agriculteur pour se couvrir et neutraliser son risque va vendre 10 contrats à terme blé de 50 t et devenir SHORT sur le marché à terme.

En cas de chute des prix du blé, les 500 t non vendues vont perdre de la valeur. Mais dans le même temps les 10 contrats à terme SHORT sur le marché à terme seront rachetés plus bas que leur prix de vente ce qui dégagera une plus-value équivalente à la perte de valeur des 500 t.

En cas de hausse des prix du blé, les 500 t non vendues vont prendre de la valeur. Mais dans le même temps les 10 contrats à terme SHORT sur le marché à terme seront rachetés plus haut que leur prix de vente ce qui engendrera une moins-value équivalente au gain de valeur des 500 t.

En prenant une position SHORT sur le marché à terme, l’agriculteur a « couvert » son risque de voir le prix de sa récolte chuter. Une couverture à la vente sur le marché à terme permet de sécuriser une marge.

Exemple du collecteur

La situation sera identique pour le collecteur qui va acheter 5000 t à des agriculteurs sans avoir de débouché pour le revendre. Il est exposé au risque de baisse du prix du blé tant que celui-ci n’est pas revendu. Pour compenser ce risque, le collecteur va prendre une position opposée et de même taille sur le marché à terme. Ainsi ce collecteur pour se couvrir et neutraliser son risque va vendre 100 contrats à terme blé de 50 t et devenir SHORT sur le marché à terme.

En prenant une position SHORT sur le marché à terme, le collecteur a « couvert » son risque de voir le prix de ses achats réalisés chuter. Une couverture à la vente sur le marché à terme permet de sécuriser une marge.

Dans les deux cas, il s’agit d’une stratégie de couverture dont le risque se limite au décalage possible entre marché physique et marché à terme.

Le financier qui spécule sur la baisse des prix

On a souvent en tête l’image de l’investisseur qui va spéculer sur la hausse des cours d’un actif financier en l’achetant pour le revendre plus tard avec si possible une plus-value. Mais sur certains marchés, dont font partie les marchés à terme, il est possible de faire l’inverse et de spéculer sur la baisse des cours d’un actif financier en le vendant pour le racheter plus tard avec si possible une plus-value.

L’opérateur financier qui pense au 15 février que le prix du blé Euronext va baisser d’ici le mois de mai prochain peut vendre des contrats à terme sur le blé Euronext échéance Mai. Ce financier devient « short » sur le marché à terme. Il a fait une vente à découvert.

Si les prix chutent le contrat à terme sera racheté plus bas que le prix de vente et le financier dégagera une plus-value. A l’inverse si les prix montent le contrat à terme sera racheté plus haut que le prix de vente et le financier perdra de l’argent.

Dans ce cas, il s’agit d’une stratégie spéculative au risque de perte illimité.

En résumé, il y a le « short » et le « short ».

Lorsque la position short est prise face à une position longue physique ou à terme dans le cadre d’une couverture ou d’un arbitrage, le risque est limité.

Mais lorsque le short est total, qu’il soit sur le marché physique ou sur le marché à terme, le risque est illimité à la hausse. C’est une situation extrêmement dangereuse qui peut avoir d’importantes conséquences sur le marché.

Où trouver les shorts et comment interpréter cette information ?

Les relevés de position

Les marchés physiques ne sont pas transparents et les positions des opérateurs n’y sont pas connues. Il est donc difficile voire impossible de savoir qui est short et dans quelles proportions.

A contrario sur les marchés à terme la transparence est très forte notamment sur la position des opérateurs. Que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, la réglementation boursière oblige les intervenants à déclarer leurs positions. Tout cela est publié de manière hebdomadaire sans que cela soit nominatif.

Aux Etats-Unis c’est la CFTC qui publie ce relevé de position chaque vendredi. En France c’est directement Euronext qui publie la position des opérateurs.

Sans rentrer dans le détail, deux grandes familles se distinguent dans les relevés de positions des marchés à terme. Les opérateurs physiques appelés « commerciaux » et les opérateurs financiers appelés « fonds ».

Les commerciaux shorts, une situation classique

Il est compliqué d’interpréter la  position nette des opérateurs commerciaux. Ces derniers intervenant majoritairement dans une logique de couverture, ils détiennent donc une position opposée sur le marché physique.

Si sur un contrat à terme les commerciaux ont une position nette « short » c’est qu’ils détiennent à l’achat ou en stock la marchandise physique.

Lorsqu’ils vendront leur stock, ils rachèteront leur position short.

Les fonds shorts, une situation à surveiller

Lorsque les fonds détiennent une position nette « short », cela veut dire qu’ils ont en majorité vendu des contrats à terme. Il sont donc dans un pari « baissier » sur le marché.

Leur dynamique est à suivre. Ainsi plus leur position short s’accroît plus les fonds  poussent le marché à la baisse.

Le niveau absolu du « short » des fonds est important. Cela s’observe en surveillant la position short par rapport à son propre historique ou par rapport à la position ouverte totale sur le marché. Plus les fonds sont shorts et plus ils devront se « racheter » pour déboucler leur position le jour où leur prendra l’envie de quitter leur « pari » baissier.

Des fonds qui accentuent leur short représentent un élément baissier. Mais à contrario, des fonds très short qui réduisent leur short représentent un élément haussier pour le marché.

La position des fonds fait partie des principaux drivers de marché à surveiller.

Où trouver les shorts et comment interpréter cette information ?

Le short squeeze et le short covering sont deux expressions de marché qui décrivent une situation induite par des positions shorts.

Le short-covering, mouvement haussier initié par les shorts

Lorsque les cours montent sur un contrat à terme, c’est qu’il y a plus d’intérêts acheteur que vendeur.

Dans une hausse « classique »,  les acheteurs sont des nouveaux entrants dans le marché. Cela souligne une réelle conviction haussière. Cela se démontre par une progression conjointe des prix et de la position ouverte sur le marché.

A contrario un mouvement haussier peut être provoqué par les opérateurs « short » qui ferment leurs positions et se rachètent. Cette « couverture de position » short est appelée « short covering ».

La hausse liée à du « short covering » se démontre par une progression des prix et une réduction de la position ouverte sur le marché.

Le short covering est une hausse moins solide que la hausse « classique ». Car une fois que les shorts auront terminé de se « racheter » le mouvement haussier perdra de son carburant.

Voilà pourquoi il est intéressant de savoir si une hausse est liée à du « short covering » ou non.

Le short-squeeze, mouvement haussier éphémère et violent

Être short sur un marché à terme c’est, rappelons le, avoir fait des ventes à découvert. Ventes qu’il faudra racheter et au plus tard avant l’échéance du contrat à défaut de rentrer dans une procédure de livraison. Mais parfois les choses ne se passent pas comme prévu pour les shorts sur un marché à terme.

Si par exemple la marchandise cotée devient extrêmement rare que ce soit par manque de volumes ou par dégradation qualitative, il n’y aura plus personne pour vendre sur le marché. A l’exception des opérateurs capables d’aller en livraison à l’échéance, les shorts auront donc extrêmement de mal à se racheter faute de contrepartie et de liquidité face à eux. Il seront donc obligés de monter de plus en plus leurs offres d’achat quoi qu’il en coûte.

Dans un squeeze, les shorts sont coincés et sont « obligés » d’acheter à n’importe quel prix

Le marché peut ainsi s’envoler sans autre raison. Mais attention, une fois que tous les shorts auront réussi à sortir du marché, le soufflé retombera aussi vite qu’il est monté.

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Rétrospective et performance du marché des grains en 2022

Rétrospective et performance du marché des grains en 2022

Une année sans précédent

L’année 2022 qui se termine aura été l’objet d’une volatilité inégalée à ce jour. Les records de prix sont tombés sur la plupart des produits. Plus de 1 000 €/t pour le colza et le tournesol, plus de 500 €/t sur le blé dur, plus de 400 €/t sur le blé et les orges et plus de 350 €/t pour le maïs.

La chute de l’euro a bien aidé les performances des produits libellés dans cette devise. C’est le coup de pouce supplémentaire par rapport aux précédents records de 2007/2008.

Les amplitudes de marché ont, elles aussi, été colossales avec des écarts de 500 €/t en colza ou 180 €/t sur le blé pour ne citer que ces deux produits phares.  

Le choc de la guerre en Ukraine a fait culminer les matières premières agricoles après une ascension débutée 2 ans auparavant avec la tension des stocks, les achats massifs de la Chine et avec l’inflation globale de toutes les matières premières. Mais depuis le printemps 2022, le marché s’est « accoutumé » au conflit. Les stocks se sont améliorés. La Chine est en retrait. Et surtout, la bulle des matières premières se dégonfle sous la pression des banques centrales.

Maïs, blé et orges en gagnants

Le maïs, le blé tendre et l’orge fourragère sont les 3 seuls produits suivis par Captain Farmer à progresser sur l’année 2022. Malgré la baisse des prix observée depuis mai dernier, ces 3 céréales sont à leur plus haut niveau historique pour un 31 décembre. Elles affichent une série de 3 années successives de hausse.

Le maïs est le grand gagnant de la performance 2022 avec une progression annuelle de +20.8 %. Cette hausse est due avant tout à la relative déprime de ce produit il y a un an. N’oublions pas que le maïs est passé d’une récolte record en France et en Europe à l’automne 2021 à une récolte catastrophique en 2022. Malgré ces faibles volumes de production, les cours du maïs rendu Bordeaux se sont nettement détendus avec l’arrivée d’une récolte brésilienne record sur le marché international et avec la mise en place du corridor d’export en Ukraine.

Le blé monte sur la deuxième marche du podium. Malgré un violent repli de plus de 100 €/t depuis mai, il affiche une progression annuelle de 12.8 %.  Les cours du blé en rendu Rouen profitent encore de la tension des stocks chez la majorité des grands exportateurs mais se trouvent néanmoins pénalisés par des productions 2022 records en Russie et en Australie.

L’orge fourragère clôture ce trio de tête avec une progression annuelle de +8.7 %. Elle suit le blé dans sa trajectoire au bémol près de la dégradation de sa prime due au ralentissement des achats chinois d’orge française. Quand l’écart de prix entre blé meunier et orge fourragère rendu Rouen était de 19 €/t au 1er janvier 2022, il s’est agrandi à 32 €/t au 31 décembre 2022.

Match nul pour le tournesol et le blé dur

Le blé dur et la graine de tournesol sont pratiquement au même prix qu’il y a un an. Ils affichent donc tous deux leur meilleur niveau historique pour un 31 décembre comme l’an passé. 

Le cours du blé dur rendu la Pallice était déjà record au 1er janvier 2022 à la suite de la très mauvaise production canadienne de 2021. La récolte 2022 a été bien meilleure. Néanmoins les mauvaises productions de blé dur en Europe et en Afrique du Nord ainsi que les prix très élevés du blé tendre permettent au blé dur de conserver son très haut niveau.

Le cours de la graine de tournesol était lui aussi déjà extrêmement élevé à plus de 600 €/t au 1er janvier 2022, tiré par la pénurie de colza en Europe et dans le monde et par la tension des huiles végétales. La guerre en Ukraine, 1er exportateur mondial d’huile de tournesol a propulsé la graine de tournesol à plus de 1000 €/t pendant 3 mois au printemps dernier. Mais avec le report de la demande sur le palme davantage disponible et avec la mise en place du corridor d’export en Ukraine, le cours de la graine de tournesol rendu Saint-Nazaire termine l’année 2022 comme il l’avait débutée autour des 600 €/t.

Une contre-performance à relativiser pour le colza et les orges brassicoles

Le colza, l’orge de brasserie d’hiver et l’orge de brasserie de printemps sont les 3 produits suivis par Captain Farmer à afficher un net recul sur l’année 2022.

La graine de colza fob Moselle a perdu -23.4 % entre le 1er janvier et le 31 décembre 2022. Cela est surtout dû au fait qu’au 1er janvier le cours du colza était déjà sur un record de 765 €/t dans un contexte de chute de la production canadienne de canola, de manque de colza en Europe et d’envolée des cours du biodiesel en Europe. Depuis son éphémère pic à 1 100 €/t le 25 avril, le colza ne fait que baisser. Forte remontée des productions de colza en Europe et au Canada, récolte record en Australie, net recul du biodiesel, rechute de l’huile de palme, les arguments baissiers ne manquent pas. La tension du soja et la reprise du palme apportent toutefois un peu de soutien permettant au colza de s’afficher à 580 €/t fob Moselle fin 2022.

Les cours de l’orge de brasserie de printemps comme celle d’hiver perdent – 16 % sur l’année 2022. Il faut dire que ces deux produits étaient déjà sur des niveaux records au 1er janvier 2022 à 375 €/t base juillet fob Creil pour l’orge de printemps et 350 €/t base juillet fob Creil pour l’orge d’hiver suite à un forte tension du bilan européen, à de gros achats d’orge par la Chine et à une mauvaise récolte canadienne 2021. Depuis, la chine s’est retirée des achats d’orges et les bonnes récoltes 2022 du nord-communautaire ont permis de détendre le bilan brassicole européen.  La tension de l’ensemble du complexe céréalier reste néanmoins un puissant soutien avec des orges brassicoles encore proches des 300 €/t fob Creil.

Il ne faut pas perdre de vue que la contre-performance du colza et des orges de brasseries sur 2022 est en grande partie liée à leurs prix déjà extrêmement élevés il y a un an. Et il est important de se rappeler que ces produits sont sur leurs 2è plus haut niveau historique de prix pour un 31 décembre.

Quelles perspectives pour 2023 ?

Après une année 2022 des plus mouvementées et un cycle haussier débuté depuis 3 campagnes désormais, l’année 2023 s’annonce comme cruciale. Quelle issue au conflit en Ukraine ? Quelle évolution de la consommation mondiale de grains en cas de ralentissement économique ? Quelle capacité des grands exportateurs à pouvoir augmenter leur production dans un contexte d’instabilité climatique ? Voilà autant de questions qui feront l’actualité et les cours des 12 prochains mois.

Vous avez des questions  ? Echangez avec l’équipe Captain Farmer dès maintenant ! Ecrivez à sebastien@www.captainfarmer.com

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Pourquoi utiliser l’analyse graphique pour vendre son blé au bon moment ?

Pourquoi utiliser l’analyse graphique pour vendre son blé au bon moment ?

Vendre au bon moment c’est savoir profiter de prix favorables pour couvrir ses coûts de production et dégager une marge satisfaisante. Mais c’est aussi savoir attendre parfois de longues semaines ou de longs mois sans rien faire. Ou à l’inverse saisir très rapidement la furtive opportunité qui se présente.

Pratiquer cet art est difficile car la certitude n’existe pas sur le marché.

Pour leur commercialisation, beaucoup y vont donc par tâtonnement. Espérant faire plus souvent «  de bons coups » que de « mauvais coups ». Glânant ici ou là quelques informations de marché gratuites. Suivant les cours du matif. Vendant un peu avant, pendant et après la récolte.

Mais pourtant ne dit-on pas que gérer c’est prévoir ? Avoir un scénario de marché en tête, des objectifs de prix, des éléments à surveiller, des dates clefs à observer. Tout cela est tellement plus confortable …

Encore une fois, les boules de cristal n’existent pas et les plus hauts du marché des céréales on ne les connaît qu’après. Mais éclaircir un peu sa route est toujours moins dangereux que d’avancer tête baissée dans le brouillard !

Court ou long terme ? A chaque période son analyse !

L’analyse fondamentale pour déterminer la direction à long-terme

L’analyse fondamentale, qui étudie tous les paramètres de l’offre et de la demande sert à déterminer si le marché doit monter ou baisser pour s’équilibrer.

Quand l’offre est supérieure à la demande : Les prix vont baisser pour stimuler davantage de demande, inciter les producteurs à stocker à désintensifier leurs productions ou à réduire leurs emblavements futurs.

Quand l’offre est inférieure à la demande : les prix vont monter pour réduire la demande, inciter les producteurs à déstocker à intensifier leurs productions ou à maximiser leurs emblavements futurs.

Certes les problèmes climatiques peuvent être brutaux et faire rapidement chuter l’offre prévisionnelle de l’année. Mais à l’inverse on n’augmente pas du jour au lendemain les assolements et les rendements. Quant à la demande elle a beaucoup plus d’inertie. On ne réduit pas ou ne stimule pas du jour au lendemain la consommation des élevages, des populations ou des programmes de biocarburants.

Voilà pourquoi, à l’exception des accidents climatiques, l’analyse fondamentale est plutôt à prendre en compte à moyen et long-terme, à 3, 6 ou 12 mois.

L’analyse graphique pour capter la psychologie du moment

L’analyse fondamentale apporte des arguments sur le niveau de prix à atteindre par le marché, qu’ils soient élevés ou pas. Elle nous donne peu d’indication sur l’itinéraire que va emprunter le marché pour atteindre cet objectif. Ce chemin sera le fruit de l’opposition entre les acheteurs et les vendeurs. Et là tout est question de psychologie.

Suivre et anticiper le marché nécessite d’en capter l’ambiance. Quel est la psychologie du moment ? 

Optimisme, Confiance, Euphorie, hésitation, craintes, peur, panique ?

Mettre des mots sur la situation des marchés. C’est ce que permet l’analyse graphique. Elle va pouvoir donner des indications et des repères à long terme mais c’est bien sur le court-terme qu’elle sera la plus pertinente et complètera parfaitement l’analyse fondamentale.

Car quand les prix sont déjà très chers et conforme à l’analyse fondamentale des mois passés : Comment détecter la fin de la hausse ? comment détecter le plafonnement du marché, son retournement baissier voir son effondrement ?

A l’inverse quand les prix sont déjà très bas et conforme à l’analyse fondamentale des mois passés : Comment détecter la fin de la baisse ? comment détecter la stabilisation du marché, son retournement haussier voir son rebond 

Pourquoi l’analyse graphique ?

Pour suivre les marchés financiers :

L’analyse graphique se base sur la visualisation des cours. Il faut d’ailleurs qu’un grand nombre d’opérateurs l’utilise pour qu’elle fonctionne. Agissant en quelque sorte comme de l’auto-réalisation : C’est parce que tout le monde suit et réagit au même graphique que cela fonctionne.

Voilà pourquoi l’analyse sera surtout pertinente sur les marchés financiers transparents et liquides. Sur le marché des grains on va l’utiliser sur le matif ou sur les contrats nord-américains du CME (ex CBOT) à Chicago ou de l’ICE à Winnipeg.

Pour détecter les tendances

Le postulat de base est que la courbe sur le graphique est la trace laissée par le rapport de force entre les acheteurs et les vendeurs.

Lorsque le camp des acheteurs domine une tendance haussière émerge. Lorsque le camp des vendeurs domine, c’est une tendance baissière qui est observée .

Parfois le rapport de force est erratique et c’est l’indécision qui domine.

Le but de l’analyse graphique est d’identifier les moments où le marché évolue en tendance. De l’émergence jusqu’à l’épuisement du mouvement.

Le plus important étant d’identifier les changements de tendance. Ce serait dommage de capituler et vendre la veille d’un retournement haussier. Comme il serait dommage de ne pas vendre sur une très grosse cassure de tendance haussière.

Pour détecter les bons points de vente

Autre postulat de l’analyse graphique : le marché a une mémoire et les investisseurs ont des modèles de comportement connus.
Il existe des niveaux de prix importants qui ont par le passé généré d’importantes batailles entre acheteurs et vendeurs. Le marché s’en souvient.

Ces niveaux agissent tels des plafonds ou des plancher pour les cours. Les fameux supports et résistances. Les détecter est indispensable pour bien place ses ordres de vente.

Lorsque l’on est sur un niveau plancher, autant attendre un retour sur le plafond avant de vendre. A l’inverse, si ce plancher cède, c’est peut-être le moment de vendre.

Conclusion : exemple du blé Euronext Mai 2021

Vendre au bon moment ce n’est pas tout vendre d’un coup. C’est fractionner ses ventes tout au long de la campagne et faire de la gestion du risque. Encore faut-il vendre plus souvent sur les pics que dans creux pour obtenir une bonne moyenne de vente. Tel est l’objectif que permettra d’atteindre l’analyse graphique. Voici un exemple sur le blé Euronext récolte 2020 :

Dans un prochain article nous rentrerons dans le détail de ces tendances, des bougies, des figures et de tous les outils nécessaires à l’analyse graphique.

Vous avez des questions sur votre situation ? Echangez avec l’équipe Captain Farmer dès maintenant ! Prenez rendez-vous directement ici : https://meetings.hubspot.com/pierre74

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Tout savoir sur la base en 10 questions !

Tout savoir sur la base en 10 questions !

1. La base qu’est-ce que c’est ?

La base est l’écart constaté entre le prix auquel je suis payé en tant que producteur et la cotation du marché à terme Euronext (MATIF).
Exemple : Si je peux vendre aujourd’hui 100 t de blé livraison décembre 2020 à 193 €/t départ ferme et que l’échéance Euronext Décembre 2020 cote 210 €/t, j’ai une base de 193-210 = -17 €/t

On parle aussi de prime, ce qui est la même chose que la base.

2. La base est-elle positive ou négative ?

Les lieux de cotation des contrats à terme étant généralement des débouchés portuaires, la cotation y est supérieure à mon prix départ ferme, ne serait-ce que pour une question de coût de transport, donc la base est pour moi, généralement négative.

Mais elle peut aussi être positive lorsque ma marchandise est d’une meilleure qualité que celle cotée sur le marché à terme. C’est par exemple le cas avec un blé de force valant : blé tendre standard +30 €/t de prime qualité, ou ce sera le cas d’un colza à 43 % d’huile qui, lorsque le marché est à 400 €/t base 40% d’huile, dispose de 18 €/t de prime d’huile.

3. Ma base s’est dégradée, c’est donc que mon collecteur prend davantage de marge ?

Par facilité, beaucoup assimilent la base aux coûts de transport qui me séparent du lieu de cotation Euronext et à la marge de ma coopérative ou de mon négociant. Mais le raccourci est un peu trop rapide, car en réalité mon blé ne va pas forcément à Rouen, ni mon colza sur la Moselle (points de livraison Euronext).

Ma production est mise en marché par mon collecteur sur le meilleur débouché possible à tout moment. Lorsque la base se dégrade, ce n’est pas mon collecteur qui prend plus de marge mais tout simplement le marché local qui se dégrade par rapport à la cotation Euronext.

4. Quelle interprétation faire d’une base qui se dégrade ou qui s’améliore ? 

Lorsque ma base se dégrade, c’est le signe d’un marché physique local en perte de vitesse par rapport au marché à terme. On est dans un flux poussé. Cela veut dire que le marché est bien pourvu et ne veut pas de ma marchandise que je lui propose.

Lorsque ma base s’améliore c’est le signe d’un marché physique qui se tend davantage que le marché à terme. On est dans un flux tiré. Cela veut dire que le marché est en demande et a besoin de ma marchandise qu’il appelle.

5. Si la base n’est pas bonne, faut-il attendre avant de vendre sa marchandise ?

Non pas forcément. Mieux vaut vendre du blé avec un matif à 210 €/t et une base à -30 €/t (210-30 = 180 €/t) que de vendre du blé avec un matif à 190 €/T et une base à -15 €/t (190-15=175 €/t)

6. Comment puis-je suivre ma base ?

Il n’y a pas de marché de la base. Pour la suivre, il faut se renseigner sur les offres de prix physique et calculer sa base par rapport au prix Euronext. En faisant cet exercice régulièrement et au fur et à mesure des campagnes, on se rend compte de ce qu’est une base moyenne, dégradée ou bonne.

Attention, pour faire le calcul, il faut prendre une échéance qui correspond à la période de livraison.

7. Pourquoi tous les OS n’ont pas la même base à tout moment ?

Pour juger, il faut pouvoir comparer ce qui est comparable. Beaucoup de questions sont donc à se poser pour comparer deux offres commerciales et donc deux bases : Est-ce une livraison moisson ou une livraison après moisson ? Quel est le délai de paiement ? Quelle qualité de marchandise ? Quel barème de réfaction ? Quelle sécurité de paiement ? Est-ce du départ ferme ou du rendu silo ?

Toutes choses égales par ailleurs, une différence de base peut s’expliquer par une différence de débouché. Un collecteur peut à un moment donné, avoir profité d’un marché plus porteur qu’un autre et vice-versa. Certains collecteurs peuvent avoir par exemple des contrats en filière mieux valorisés. 

8. Quel est l’intérêt de fixer sa base à l’avance ?

Lorsque l’on a bien compris que le prix final était composé de la cotation Euronext et de la base, on peut séparer la fixation de ces deux paramètres.

Le même jour, le prix Euronext est bas à 160 €/t et ne me satisfait pas. Je ne le fixe pas.  A contrario je peux fixer à l’avance une base de -15 €/t contre -20 €/t habituellement. Cela me satisfait, je la fixe. Ainsi, mon prix final qui n’est pas fixé sera de Euronext -15 €/t contre une moyenne habituelle à Euronext -20 €/t.

J’ai profité d’un marché porteur à un moment donné pour sécuriser mon débouché, sans avoir fixé mon prix final. Attention, dans ce cas, je reste exposé à une baisse de prix sur le marché à terme.

Pour en savoir plus sur comment choisir mon mode de commercialisation cliquez ici.

9. Comment optimiser la gestion de la base avec les options ?

Une base favorable, signe d’un marché qui tire, m’incitera à vendre ma marchandise physique et à acheter un call pour continuer à profiter de la hausse. L’amélioration de la base financera d’ailleurs une partie de ce call.

Une base défavorable, signe d’un marché lourd et sans demande, m’incitera à ne pas vendre ma marchandise physique et à acheter un put pour me protéger d’une chute des cours. Si le marché se réveille un jour,  je pourrai en profiter tant sur la base que sur la cotation Euronext.

10. Peut-on parler de base en orge fourragère ?

Il n’existe pas de contrat à terme sur l’orge fourragère à ce jour. Mais beaucoup de transactions d’orges fourragères se font « en indexé » sur le contrat blé meunier d’Euronext. Donc oui, on peut parler de base en orge fourragère. Simplement, comme orge et blé ne sont pas les mêmes produits, cette base fluctue très fortement.

Ainsi, l’orge fourragère rendu Rouen entre 2017 et 2020 a fluctué entre -40 €/t et +10 €/t par rapport au blé Euronext avec une moyenne de -10 €/t.

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Coronavirus : quels impacts sur le marché des céréales ?

Coronavirus : quels impacts sur le marché des céréales ?

Crise sanitaire d’abord, crise économique ensuite, le Coronavirus n’a pas fini de faire parler de lui. Cette situation est inédite dans le monde moderne avec à ce jour 2,7 milliards de personnes confinées soit plus d’un habitant de la planète sur 3.

L’ampleur du krach est exceptionnelle sur les marchés financiers : -38% en un mois pour la bourse de Paris. -35% à New York. Quant au pétrole, il a perdu 62% de sa valeur en un mois pour sombrer au plus bas depuis 18 ans.

De l’alimentation de base comme le pain et les pâtes aux consommations de loisir telles que la bière en passant par les usages non-alimentaires que sont les biocarburants, tous nos débouchés sont impactés. Parfois positivement mais hélas biens souvent négativement. Alors, finalement quel est l’impact du Coronavirus sur nos céréales?

Blé : Le Coronavirus favorise l’alimentation de base

Paniques aux achats

A l’image des consommateurs remplissant leurs caddies de pâtes, farine et autres, ce sont tous les utilisateurs de blé qui répondent à cette « peur de manquer » et aux risques de défaillance de la logistique. Des éleveurs aux fabricants d’aliment du bétail, des meuniers aux usines agro-alimentaires, des chargeurs aux grands pays importateurs : toute la filière a renforcé ses achats de précaution.

caddy plein - panique coronavirus

Il faut aussi compter avec la Chine qui sort progressivement de ses 2 mois de confinement et qui revient aux achats de blé français et américain pour refaire ses réserves.

Les devises ont également leurs effets de soutien à court-terme. Désormais épicentre de l’épidémie de Coronavirus, l’Europe voit sa devise, l’Euro chuter au plus bas depuis 3 ans ce qui soutient les prix à l’export. En Russie, c’est de nouveau la menace de restrictions à l’export qui plane. Avec une économie frappée de plein fouet par l’effondrement des cours du pétrole, le rouble russe a perdu 1/3 de sa valeur depuis le 1er janvier. Cette dévaluation fait bondir les prix agricoles sur le marché intérieur sur des niveaux records, ce qui commence à agiter la population.

Des incertitudes à moyen terme

L’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Iraq, l’Algérie, l’Egypte, le Nigéria et l’Indonésie ont pour point commun d’être dans le classement des plus gros producteurs de pétrole au monde. Avec un prix du blé qui n’a jamais été aussi élevé qu’à ce jour par rapport au prix du pétrole, la capacité de ces pays à maintenir leurs achats dans les prochains mois est une crainte.

Quant aux devises, difficile de statuer sur le maintien d’un euro faible par rapport au dollar quand les Etats-Unis devraient eux aussi être sévèrement touchés par la crise. De plus, les pays exportateurs de blé à bas coûts que sont l’Ukraine et la Russie bénéficieront indéniablement de la faiblesse de leurs devises pour assoir leur domination sur le commerce mondial du blé dans les prochains mois.

Orge : quand l’épidémie de covid-19 fait perde toutes les bonnes occasions de boire de la bière

Fermeture des bars et restaurants. Arrêt de la NBA aux Etats-Unis. Arrêt des championnats de footballs Européens. Report de l’Euro de football et des JO. Suspension de tous les petits évènements locaux. Toutes les bonnes occasions de boire de la bière en quantité sont mises à mal. Certes la consommation domestique perdure pendant le confinement. Mais une forte réduction de la consommation mondiale de bière est crainte à ce jour.

bar fermé à cause du coronavirus

Maïs : sous la menace de l’éthanol américain

Alors que les cours de l’essence ont perdu 75% de leur valeur aux Etats-Unis en un mois et que les cours de l’éthanol marquent de nouveaux plus bas historiques, les usines d’éthanol américaines sont à contre-marge et ferment les unes après les autres. Les restrictions de circulation et donc de consommation de carburant ne font qu’amplifier la crise. Lorsque l’on sait que 40% de la production de maïs américaine est transformée chaque année en éthanol, on comprend mieux pourquoi le maïs à Chicago revient vers ses plus bas niveaux des 10 dernières années. Heureusement en France, cette débâcle est atténuée par la fermeté du blé et la faible récolte de l’automne dernier.

ethanol américain

Colza : Le coronavirus fragilise la filière

Le soja bloqué en Amérique du Sud ?

Le secteur des oléagineux souffre davantage de la crise que celui des céréales. Le monde se passe plus facilement d’huile que de pain…

Mais dans cet univers complexe, un élément de soutien se détache, la fermeté des tourteaux. En Europe, c’est la réduction de cadence des usines de trituration et les problèmes de logistiques qui réduisent l’offre de tourteaux de colza. Sur le marché mondial, alors que la Chine, qui sort peu à peu de la crise, revient activement aux achats de soja, l’Amérique du Sud fait peur aux opérateurs.

Face à la progression du Coronavirus, des villes commencent à être fermées au Brésil comme en Argentine. Difficile de savoir si ces blocages vont prendre de l’ampleur et durer. Mais, comme à chaque fois que le doute plane sur le 1er exportateur au monde de graine de soja et le 1er exportateur au mode de tourteaux de soja, les cours s’emballent à la hausse sur ce marché hyper concentré.

queue de camions au Brésil

La déroute du biodiesel

Avec un pétrole au plus bas depuis 18 ans, l’équilibre économique des filières de biocarburants est remis en cause dans de nombreux pays du monde. Il devient parfois plus rentable pour les pompistes d’être amendable que de respecter leurs obligations d’incorporation de biocarburants.

De plus, l’Europe entière est en confinement. La consommation de gasoil s’effondre et avec elle la consommation de biodiesel à 7%. Avec plus de 70% des graines de colza européennes destinées à la production de biodiesel, c’est une réelle crise de débouché que vit actuellement ce produit.

biodiesel

La volatilité est de retour

Nous ne mesurons certainement pas encore à ce jour tous les changements et bouleversements que la crise actuelle va provoquer dans l’économie mondiale, et sur le marché des grains. Si la demande alimentaire mondiale incompressible demeure la colonne vertébrale de nos marchés agricoles, leur dépendance aux biocarburants est leur talon d’Achille.

L’incertitude du lendemain et la volatilité des prix qui l’accompagne fait un retour fracassant sur le marché des grains. De menaces à opportunités, les hésitations sont nombreuses et les risques majeurs lorsque l’on est seul sur son exploitation pour déclencher ses ventes.

Espérons toutefois que cette période de trouble profond permette à nos dirigeants et surtout aux consommateurs de mieux saisir l’enjeu stratégique de l’agriculture et de mieux la soutenir pour garantir la stabilité des paysages, du pays et du monde.

Pour continuer à suivre notre analyse du marché et voir l’évolution de l’impact du Coronavirus sur nos céréales, je vous invite à tester notre appplication mobile en cliquant plus bas. Pour plus d’informations sur Captain Farmer, échangez avec l’équipe Captain Farmer dès maintenant ! Prenez rendez-vous directement ici : https://meetings.hubspot.com/pierre74

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La première fois que j’ai entendu parler du MATIF …

La première fois que j’ai entendu parler du MATIF …

Par Sébastien de Captain Farmer

« La première fois que j’ai entendu parler du MATIF c’est au tout début des années 2000. J’étais étudiant et passionné par le monde agricole. Les premiers articles de presse commençaient à aborder le sujet de la commercialisation. En 1999, l’Europe abaissait le fameux « prix d’intervention » de -15% supplémentaires sur les céréales après déjà l’avoir coupé de -30% en 1992. Les prix des céréales bougeaient. C’était une nouveauté !

C’est là que la solution miracle apparaissait : le MATIF!

Avec à chaque fois le même type d’article de presse : interview de M. Martin, céréalier dans le centre de la France et surtout stockeur à la ferme. Pour s’en sortir, M. Martin vend ses « lots » de colza sur le MATIF.

L’image est déjà faite pour moi. Des camions estampillés « MATIF » défilent dans la ferme de monsieur Martin pour charger du colza sous son boisseau.

Mais ce n’est pas tout. Je comprends aussi qu’utiliser le MATIF pour vendre son colza ou son blé c’est un moyen de vendre beaucoup plus cher que les autres. Quel veinard ce M. Martin !

Comment ça marche ? C’est encore très flou. Mais c’est un peu comme une boite magique, un système qui sert à démultiplier les prix.

Quelques temps plus tard la coopérative nous propose sur la ferme familiale de « faire du MATIF » pour vendre du colza avant la moisson.

Tout une nouveauté ! Vendre à l’avance sa récolte pour avoir un meilleur prix ? Et tout cela grâce au MATIF ? On ne comprend toujours pas comment cela fonctionne, mais si tout le monde en parle et que cela nous fait gagner de l’argent, allons-y !

Mais quand même, finalement ce n’est pas si simple. Voilà qu’on nous parle de la « base » ? du fob Moselle ? du rendu Rouen ?

Tout s’est éclaircit lors de mes études, quand j’ai suivi ma première formation MATIF avec Agritel. Et depuis bientôt 20 ans désormais, c’est devenu mon quotidien. Rares sont les jours où je n’ai pas regardé ce que donnait le MATIF !!! »

Si vous aussi vous voulez mieux comprendre ce qu’est le MATIF et à quoi il sert vraiment, je vous invite à lire mon article.

Si vous souhaitez appliquer le MATIF sur votre exploitation, téléchargez le guide que je viens d’écrire sur comment réussir sa commercialisation en 10 étapes.

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